Le tour d’Afrique

L’interview de la semaine

13/11/2024

Le tour d’Afrique


Le Tour d’Afrique est un jeu de société qui a été lancé en 2019. Son concepteur Geoffroy Fierens revient dans cette interview sur la genèse de son jeu que vous retrouverez prochainement sur son stand, à l’Africa Game Festival Dakar.

Le tour d’Afrique

Danièle-Nicole : Le Tour d’Afrique est sur le marché depuis des années. Quel souvenir avez-vous gardé du jour de son lancement?

    Geoffrey Fierens : Nous avons profité de la deuxième édition du BGF (Brussels Games Festival) en 2019. Il faisait très beau dans le parc du cinquantenaire et les visiteurs ont fait un superbe accueil au jeu. Les gens posaient beaucoup de questions et faisait des commentaires positifs. À certains moments, les boîtes partaient vraiment comme des petits pains. L’ambiance était magique.

    Avant de nous attarder sur Le tour d’Afrique, nous allons brièvement parler de votre prochaine participation à l’événement Africa Games Festival de Dakar 2024. Que retrouvera-t-on sur votre stand?

    Les visiteurs pourront retrouver le jeu Le tour d’Afrique bien entendu; mais aussi une version sénégalaise ainsi que différents jeux de notre partenaire Les jeux du Sénégal tels que Waalo et les 9 foyers du Djolof. Il y aura sûrement d’autres surprises aussi…

    Y a-t-il d’autres événements sur les jeux auxquels vous avez participé cette année?

    Nous avons participé au Festival du jeu de Cannes en France et au Festival de Nuremberg en Allemagne, le plus grand du monde.

    Le tour d’Afrique est un jeu de société qui compte 1200 questions. Ce nombre considérable de questions était-il planifié dès le départ ou résulte-t-il d’une éventuelle difficulté à choisir les questions définitives du jeu?

    Nous avons cherché à être complet et ce nombre résulte de nos recherches. Nous avons voulu une pondération juste entre pays, désireux de représenter largement les richesses des 54 pays. Pour la nouvelle version, nous avons voulu réduire le nombre à 1000 pour rendre les questions plus agréables, accessibles et pertinentes.

    D’où vous est venue l’idée de créer un jeu de société sur l’Afrique?

    Cela provient de la combinaison de ma passion pour les quiz, de merveilleux moments passés avec ma grand-mère et mon père à jouer au Trivial Pursuit; et du souvenir des retours de voyage de mon grand-père. Mon grand-père était un professeur invité dans de nombreuses universités africaines. De retour de voyage, il utilisait la carte du continent pour illustrer ses récits. Quoique belge de naissance, il était un panafricaniste fervent. J’ai hérité de cette passion.

    Il y a un jeu de cartes que vous avez conçu, Le tour d’Afrique RD Congo. Cette fois-ci vous vous êtes focalisé sur un seul pays africain. Pourquoi avoir choisi la République Démocratique du Congo ? Avez-vous une histoire particulière avec ce pays d’Afrique centrale?

    Bien sûr ! Une histoire très forte même ! Mon arrière-grand-père est allé exercer la médecine au Katanga dans les années 1920. Ensuite sa fille, ma grand-mère, y a rencontré mon grand-père venu participer à la fondation de l’université de cette province. Leur engagement pour le développement de la RDC n’a jamais faibli; au contraire! Ils ont tous deux fait beaucoup dans les domaines de l’éducation, la culture, la formation et les soins. Je pourrais bien sûr en dire plus. Je ne voudrais pas oublier d’évoquer la création prochaine avec une équipe congolaise d’un jeu de plateau plus grand sur la RDC.

    Quelle est la différence principale entre la deuxième édition et la version d’origine de votre jeu Le tour d’Afrique?

    Elles sont au nombre de deux principalement. Nous avons légendé la carte sur le plateau car beaucoup de joueurs le demandaient; les questions ont été également réactualisées.

    Je voulais vous poser une question extraite de votre jeu mais je me suis retenue. Toutefois, pouvez-vous me dire s’il vous arrive de relire les 300 cartes de votre jeu? Êtes-vous incollable sur les questions de votre jeu de société Le Tour d’Afrique?

    Je puis vous dire que je suis très bon après plusieurs sessions de démonstration d’affilée. J’ai une bonne mémoire mais pas infaillible.

    Comment continuez-vous aujourd’hui à améliorer votre culture générale sur l’Afrique?

    J’aime beaucoup lire. Je ne manque pas une occasion de parcourir « Jeune Afrique » par exemple et d’autres magazines; je lis des livres aussi. De façon plus moderne : Instagram. C’est une source intéressante pour prendre le pouls de la vie des gens. Ça serait mieux encore en y allant : Ce que je ne fais pas assez. J’espère voyager plus!

    Fondu au noir : le distributeur de films

    L’interview de la semaine

    06/11/2024

    Fondu au noir : Le distributeur de films

    Le distributeur ou la distributrice de films est un intermédiaire entre les producteurs de films et les diffuseurs : salles de cinéma, chaînes de télévision, sites internet. Après la production d’un film, les producteurs lui confient la mission d’assurer la commercialisation et la diffusion du film dans les différents circuits d’exploitation. Monsieur « Fondu au noir » a été distributeur de films il y a plus d’une dizaine d’années. Son métier, il l’a vu évoluer. Le cinéma, il l’a vu se développer. Découvrez son histoire, dans l’interview de cette semaine.

    FONDU AU NOIR

    Son histoire et son métier

    Fondu au noir : J’ai 75 ans et je vais vous raconter comment j’en suis arrivé à mon métier de distributeur de films. Déjà tout petit, tout gamin, mes parents aimaient énormément le cinéma. À l’époque il y avait très peu de personnes qui avaient la télévision. Quand il y en avait une elle était en noir et blanc, et il n’y avait qu’une seule chaîne. Le cinéma en famille, c’était la sortie! On mettait nos habits du dimanche et on allait au cinéma.

    Danièle-Nicole : En grandissant, avez-vous continué à aller au cinéma une fois par semaine?

    Non j’ai commencé à y aller plus souvent, deux fois par semaine. J’y allais le jeudi en matinée parce qu’il n’y avait pas école le jeudi à l’époque. J’y allais ensuite le dimanche après-midi ou en matinée.

    Qu’appréciez-vous particulièrement au cinéma?

    Tout! Tout me plaisait! J’allais de plus en plus au cinéma et cela m’a permis d’acquérir une culture cinématographique. Quand je regardais un film je retenais la musique, le nom du réalisateur, des acteurs principaux. J’ai une mémoire fantastique. Quand on aime quelque chose, on retient d’autant plus.

    Vous avez été distributeur de films. Avez-vous fait des études de cinéma?

    Non pas du tout. J’ai eu un bac+2 et j’étais très bon en français. J’aimais écrire, j’avais de l’imagination. Après mes études je suis allé à l’armée et c’est à mon retour que je me suis mis à travailler.

    Avez-vous directement travaillé en tant que distributeur de films dès votre retour de l’armée?

    Oui directement car il y avait des gens qui voulaient monter une agence de distribution de cinéma à Lyon. C’était la Warner Bros dont le siège était à Londres.

    Sans formation préalable dans le domaine, comment êtes-vous parvenu à vous faire embaucher?

    Ils ont sollicité des directeurs de cinéma pour trouver une personne passionnée de cinéma car c’était la condition sine qua non. Ils me connaissaient puisqu’ils me donnaient de temps en temps des places gratuites, des exonérés. Sans le savoir, ils m’avaient surnommé Fondu au noir. Le fondu au noir est une technique au cinéma où l’écran noircit progressivement jusqu’à ce que l’écran devienne tout noir. Les directeurs sont donc venus me chercher chez moi. Après avoir discuté une heure avec eux, ils m’ont dit que c’était moi qu’ils voulaient.

    Est-ce qu’ils vous ont formé par la suite?

    Oui ils m’ont formé. Je connaissais la moitié des choses. Je savais ce qu’était une affiche, 1m sur 1m60, des photos d’exploitation, des dossiers de presse.

    Avez-vous travaillé pour la même agence durant toute votre carrière?

    Non j’ai eu à changer d’agence. J’étais à la Warner et après je suis passé à Columbia. C’était le jeu des chaises musicales. Quand je quittais mon poste un autre prenait ma place et moi, je prenais la sienne. C’était un milieu fermé, cloisonné. Il n’y avait même pas le métier de distributeur de films dans les offres d’emploi publiées dans les journaux ou à l’ANPE devenue aujourd’hui France Travail.

    Comment se déroulait la distribution d’un film?

    Je louais le film aux salles de cinéma, je ne le vendais pas. Les films étaient vendus dans un package qui comprenait un très bon film, deux films moyens et deux navets, deux mauvais films.

    Savez-vous si la distribution des films se déroule toujours de la sorte?

    Tout a changé! Tout se passe maintenant par internet alors qu’à mon époque on utilisait encore le minitel. Les salles de cinéma payent les agences de distribution qui leur envoient un code en ligne. Elles ont accès au film pour une durée limitée, durant la durée de location.

    Y a-t-il quelque chose que vous déplorez en repensant à la manière dont s’exerçait autrefois, votre métier de distributeur de films?

    Oui il y a ce contact avec les exploitants de cinéma qui n’existe plus. Les directeurs de gros cinémas et les petits exploitants indépendants aimaient discuter avec les distributeurs de films. Ils discutaient ensemble sur les films. Aujourd’hui c’est juste une transaction. Il n’y a plus ce côté passion. Le film est distribué et c’est tout! C’est maintenant le business. André Malraux avait raison avec sa célèbre phrase : Le cinéma est un art; et par ailleurs, c’est aussi une industrie.

    Son regard sur le cinéma

    Que représente le cinéma pour vous? Comment le définissez-vous?

    Le cinéma c’est un fauteuil, un écran, et terminé!

    De nos jours les cinémas innovent que ça soit au niveau des sièges, du son ou de l’image. Que pensez-vous de ces différentes améliorations pour une meilleure immersion du spectateur?

    J’ai essayé et pour moi ce n’est pas du cinéma! Vous avez la 4DX que j’ai essayée une fois et c’est lamentable! Vous êtes assis sur votre siège et si dans la scène il y a du vent, vous sentez le vent avec les tuyaux de votre siège. Si c’est de l’eau, vous en recevez en plein visage. En plus quand ça bouge, votre siège bouge. Les gamins adorent ça mais pour moi, ce n’est pas le cinéma.

    Regrettez-vous le cinéma d’autrefois? Quels sont les changements que vous déplorez?

    Je trouve le cinéma maintenant assez vulgaire; aussi bien dans les scènes que dans les paroles. Les films manquent aussi de crédibilité. Le type reçoit 20 coups de pied et 20 coups de poings mais il reste debout comme s’il n’avait rien reçu.

    Au niveau du son et de l’image, quels changements notoires pouvez-vous souligner ?

    Il y a une nette amélioration de la qualité de l’image et du son. Tout ce qui est technique a évolué. Personnellement je trouve que le numérique a maintenant des teintes un peu grises; c’est pas flashant. À l’époque du technicolor les teintes étaient meilleures! Là tout est pastel; c’est fade.

    Vous êtes cinéphile. Quels sont vos genres de films préférés et quel est votre film préféré?

    Moi j’aime les films qui parlent de cinéma, qui en font la critique ou l’éloge. Mon film préféré c’est Sunset Boulevard, en français Boulevard du Crépuscule. C’est un film de Billy Wilder. Il y a un moment où un réalisateur demande à Gloria Swanson qui joue le rôle d’une actrice tombée dans l’oubli, pourquoi elle ne tourne plus. Sa réponse est cette phrase mythique : Je suis une grande, ce sont les films qui sont devenus petits.

    Le parcours d’Alexandre : Du jeu d’enfance à la carrière professionnelle

    L’interview de la semaine

    05/08/2024

    LE PARCOURS D’ALEXANDRE : Du jeu d’enfance à la carrière professionnelle

    Des centaines de personnes exercent le même métier pour des motifs différents. Le parcours professionnel de chacun ne se limite pas fort heureusement, au parcours scolaire.

    J’ai grandi dans une maison à la campagne. Mes parents avaient une bonne situation financière. Très vite, je me suis intéressé aux voitures et aux jeux vidéo. Ce sont mes deux passions qui se sont alimentées l’une par l’autre.

    Alexandre

    Danièle-Nicole : À quel âge as-tu commencé à t’intéresser aux voitures et aux jeux vidéo?

    Alexandre : Aux environs de trois ans à peu près. J’ai encore une photo de moi à trois ans derrière un volant qui permet de conduire de façon plus réaliste sur les jeux vidéo. 

    Est-ce que tu t’intéressais aux voitures uniquement dans l’univers virtuel des jeux vidéo ?

    Non pas du tout! J’ai appris beaucoup de choses sur les voitures! J’apprenais plein de noms de voitures, j’apprenais par cœur des circuits comme celui de Monaco. Plus tard, j’ai même appris celui du Nurburgring Nordschleife, qui est généralement reconnu comme le circuit le plus compliqué du monde. 

    Avec une telle passion pour les voitures, as-tu passé ton permis dès que tu as eu tes 18 ans?

    Non, malheureusement je n’avais pas d’argent, et la situation financière de mes parents s’était dégradée. C’était un peu dur à accepter pour moi, sans que je leur en veuille pour autant. Je voyais mes amis obtenir leur permis grâce à leurs parents qui pouvaient le leur financer. Je garde en tête que j’ai eu la chance d’avoir des parents qui ont toujours été là pour moi, qui m’ont logé, nourri très convenablement et même payé mes études !

    À quel âge as-tu finalement eu ton permis?

    Je l’ai eu tard à 21 ans… Mais finalement je suis assez fier parce que je me suis payé le code et le permis tout seul, une fois que j’ai commencé à travailler. 

    Est-ce que tu as pu avoir une voiture quelques temps après l’obtention de ton permis?

    Oui j’ai eu ma voiture rapidement. Un pote m’avait prêté de l’argent que j’ai très vite remboursé.

    Toi, l’habitué aux conduites folles par simulateur, est-ce que tu conduisais très vite quand tu as eu ta voiture? Comment était ta conduite en tant que jeune conducteur?

    Je sortais avec ma voiture, souvent juste pour rouler; quand l’essence était encore abordable. J’allais rouler sur les routes de campagne, j’adorais prendre des virages. Mais bon, j’ai parfois pris quelques risques inutiles avec la vitesse. C’est un peu le problème de ce genre de passion malheureusement. D’ailleurs j’ai quand même eu un accident, « heureusement » tout seul avec ma voiture, au bout d’un mois de permis; ce qui me fait rire aujourd’hui. C’est d’ailleurs le seul que j’ai eu jusqu’à présent. Je croise les doigts pour la suite.

    Tu es passionné de voitures et passionné de jeux vidéo. Aujourd’hui tu travailles dans le milieu des jeux vidéo. Comment appelle-t-on le poste que tu occupes actuellement? 

    Je suis Dev Tester 3C sur un jeu de course.  Dev Tester, c’est un métier qui consiste à tester, à expérimenter et à conseiller les designers du jeu. Je suis également en charge du rapport de bugs et du traitement de ces derniers reportés par les équipes Quality Control, principalement sur la partie 3C du jeu. 3C ça veut dire : character, camera, controller.

    • Character : personnage, qui finalement dans mon cas sont des voitures, motos, avions et bateaux.
    • Camera : le comportement des caméras du jeu.
    • Et Controller : les manettes qui incluent aussi les volants du jeu. 

    J’effectue mes tests pour les supports PC, PS5, Xbox Series, PS4 ou encore Xbox One. 

    Est-ce que lorsque tu postulais pour ce poste tu l’as fait par rapport à ta passion, ou par rapport aux compétences que tu avais?

    Les deux. Comme j’ai joué aux jeux de course pendant l’entièreté de mon existence, en en testant le maximum possible des jeux différents, je me suis formé tout seul sans le savoir. De plus, j’ai eu quelques expériences dans la vente automobile qui m’ont permis de conduire de nombreux véhicules dans la vraie vie. Pour moi, il est donc totalement possible et extrêmement intuitif de se former à travers ses passions, et de finir par en faire son métier.

    Ton écriture manuscrite

    L’interview de la semaine

    13/05/2024

    INWERTIVE n°6 : Ton écriture manuscrite

    J’ai passé des tests dernièrement. Ils se déroulaient en quatre étapes. Pour la troisième étape, je devais écrire un synopsis et une lettre d’intention sur un sujet de mon choix. Je choisis l’écriture manuscrite pour thème, avec une approche intergénérationnelle. J’ai réussi mes tests et ce thème de l’écriture m’est si cher que je vais l’aborder aujourd’hui, dans INWERTIVE. J’ai fait don de mon synopsis et de ma lettre d’intention au directeur d’une maison de production. Je ne suis par conséquent pas en mesure de vous détailler mon travail sur le sujet. Je vous révèle toutefois, le titre que je choisis : « Maman, elle était comment la tienne? « 

    L’écriture à la main est un sujet vaste. Je le pensais et j’en ai eu la conviction en interviewant une dizaine de personnes. Dans cet article, je vous partage quelques-unes de ces interviews!


    INTERVIEW D’ÉRIC

    Danièle-Nicole : Comment peux-tu qualifier la qualité de ton écriture à la main? Est-ce une belle écriture que tu as?

    Éric : Je n’écris quasiment plus à la main.

    Tu n’écris plus pour quelles raisons? Cela s’est-il fait progressivement ou un matin tu t’es levé en te disant que tu n’allais plus écrire à la main?

    Cela s’est fait progressivement avec le travail. Depuis que je travaille, je n’écris presque plus… Je fais quasiment que des dessins pour mes présentations.

    S’agit-il de dessins assez soignés?

    Je fais des dessins assez soignés. J’ai des livres sur la communication par le dessin. 

    Ton écriture était-elle aussi soignée à l’époque où tu écrivais encore à la main?

    Elle a changé progressivement. Quand j’étais à l’école, je dessinais de belles lettres. Devenu étudiant, j’écrivais de plus en plus vite et je m’appliquais de moins en moins.


    INTERVIEW D’ANGÉLA

    Que te dis-tu quand tu regardes une feuille sur laquelle tu as écrit? Que penses-tu de ton écriture à la main?

    J’aime mon écriture! Elle est trop belle! Attends je te la montre.

    Waouh! Tu es l’une des seules personnes à me parler avec autant d’enthousiasme de son écriture. En effet, tu as une belle écriture! Accordes-tu une importance particulière à la qualité de ton écriture ou tu écris comme ça depuis toujours, depuis que tu as appris à écrire à l’école?

    J’aime prendre soin de mon écriture. Je m’applique toujours quand j’écris en dessinant soigneusement mes lettres.


    INTERVIEW DE JEAN-JACQUES

    Dernièrement je vous ai contacté pour savoir ce que vous aviez écrit sur l’ordonnance parce que le pharmacien a eu comme moi, du mal à vous lire. J’ai parfois l’impression que les médecins n’ont pas toujours une écriture très lisible mais les pharmaciens parviennent très souvent, à la déchiffrer. Qu’en pensez-vous?

    Oui c’est vrai nous avons parfois une écriture assez spéciale mais les pharmaciens sont habitués à nous lire.

    Votre point commun entre médecins, c’est le passage en faculté de médecine. Votre écriture a-t-elle changé au cours de vos années d’études en médecine?

    Oui je pense que c’est lié à nos études. Avant de rentrer à la faculté de médecine, j’écrivais bien. Une fois étudiant, je devais écrire de plus en plus vite pour recopier mes cours. À la fin de mes études, mon écriture avait complètement changé.

    Il y a des médecins qui n’écrivent plus les ordonnances à la main parce qu’ils se sont équipés de logiciels de saisie automatique par notes vocales. Un tel équipement vous intéresse-t-il?

    Non pas du tout car je vais bientôt aller à la retraite.


    Est-ce que vous êtes actuellement satisfait de votre écriture à la main? Si ce n’est pas le cas, envisagez-vous améliorer votre écriture? Comment comptez-vous vous y prendre?

    Interprète de conférence & artiste voix off

    L’interview de la semaine

    04/05/2021

    INWERTIVE n°4 : Interprète de conférence et artiste voix off

    Les réponses de Paul aux questions ci-dessous sont à découvrir, dans cette vidéo.

    1) On te fait fréquemment des compliments sur ta voix. Est-ce que cela t’a incité à faire un métier où ta voix serait l’un de tes instruments de travail ?

    2) Tu fais de la traduction écrite et orale; et tu as une préférence pour la traduction orale. Penses-tu que le fait que tu fasses aussi de la voix off a contribué à ce que tu aies cette préférence pour l’oral ?

    3) Quelles sont pour toi les retombées positives de tes compétences en voix off, sur ton métier d’interprète de conférence ?

    4) Tu as dernièrement interprété une réunion du portugais à l’anglais. Comment t’es-tu préparé pour cette mission de travail? Est-ce par exemple en révisant le vocabulaire sur le thème de la conférence?

    5) T’est-il déjà arrivé en plein traduction d’adopter une intonation de voix off? Et au quotidien, cela t’est-il déjà arrivé?

    6) Tu parles français, anglais, et portugais. Fais-tu des voix off dans ces trois longues? As-tu plus de facilité à faire des voix off en français parce que c’est ta langue maternelle ?

    7) Comment peux-tu décrire ta voix? T’a-t-on déjà demandé de la décrire lors d’un entretien d’embauche ?

    8) Ça fait combien de temps que tu fais de la voix off? As-tu l’impression que ta voix a changé au fil des années, mais si tu as déjà passé le cap de la voix qui mue à l’adolescence?

    9) Est-ce qu’il t’arrive de faire des exercices vocaux pour entretenir ta voix ou pour améliorer ta manière de prononcer ?

    10) Une personne intéresséentéressé par la voix off peut hésiter à faire carrière dans ce domaine, parce qu’elle se dit qu’elle n’a pas une belle voix comparée à des voix off qu’elle a pour références. Faut-il avoir une voix particulière pour être une voix off? Que pensais-tu de ta voix avant de te lancer dans la voix off?

    11) Quand on apprend à lire, on fait attention à la ponctuation. On baisse d’un ton quand il y a une virgule, on hausse le tont quand il y a un point d’interrogation. C’est un peu simpliste comme exemple mais je vont venir cette question.

    Est-ce que pour un enregistrement de voix off, la ponctuation lors de la lecture du texte, doit être respectée de la même manière qu’une simple lecture ? Les intonations diffèrent-elles ?

    12) Tu es artiste voix off et interprète de conférence. Lequel de ces deux métiers préfères-tu ?

    Cette longue période de chômage

    L’interview de la semaine

    23/02/2021

    Cette longue période de chômage

    J’ai fini mon stage d’étude en août 2011. J’ai suivi une formation de janvier 2017 à octobre 2017. J’ai donc été au chômage pendant 6 ans environ. C’était un moment très difficile parce qu’à un moment donné, tu te dis que l’âge avance… Les trois premières années ça allait mais, au bout de la quatrième année, c’était plus difficile!

    Tels sont les premiers mots de Gael lorsqu’on l’interroge sur la longue période de chômage qu’il a connue à sa sortie de l’université.

    Gael était convaincu qu’il trouverait un emploi dès la fin de son stage en août 2011. Il avait cette forte conviction malgré le fait qu’il n’avait reçu aucune proposition d’emploi de l’entreprise où il faisait son stage.

    Il avait cette conviction et c’est ce qui s’est passé… Après son stage, il a été contacté à deux reprises, pour des missions en intérim mais malheureusement, à la fin de la première journée de chaque mission, on mettait fin à son contrat …

    Pourquoi on ne le gardait pas ? Gael lui-même ne le savait pas jusqu’au jour où, il a realisé au cours de sa période de chômage, que c’était sûrement parce qu’il n’était pas compétent …

    Même quand j’avais la possibilité de faire une mission d’intérim, je ne faisais qu’un jour… Comme je ne trouvais pas de poste d’ingénieur, je cherchais des postes pour des niveaux plus bas, pour des niveaux inférieurs à bac+5. Là encore, quand on me mettait à l’essai, je n’avais pas les compétences…

    Comment se fait-il que Gael se soit rendu compte qu’après plusieurs années de chômage, qu’il ne maîtrisait pas bien les logiciels qui sont indispensables à son métier ?

    Le déclic est venu lorsqu’il s’est posé cette question : Qu’est-ce qui manque pour que j’ai du boulot dans ce secteur?

    Gael ne s’est pas juste posé cette question, il a cherché par lui-même, à trouver des réponses à cette question.

    À la fac on nous disait, que les ingénieurs ne devraient pas utiliser les logiciels. Sur le terrain, la réalité est autre! À l’école on a appris les bases des logiciels, et c’est pareil en stage! En Stage j’utilisais les logiciels qu’en fonction de ce que j’avais appris à l’école; et ça passait ! Je ne connaissais pas les logiciels dans les détails. J’étais dans un domaine pratique! Sans maîtrise de logiciels, je ne pouvais pas travailler en bureau d’études!

    Gael en était arrivé à cette conclusion qui fut soulignée en 2014, lorsqu’au cours d’un entretien d’embauche, le recruteur lui dit qu’il avait certes les diplômes, mais il lui manquait des compétences techniques.

    Il n’y avait plus aucun doute, Gael savait qu’il n’était pas compétent parce qu’il ne maîtrisait pas les logiciels. Est-ce pour autant qu’il se précipita à suivre une formation pour les maîtriser ?

    Alors là, pas du tout! Il a attendu trois ans avant d’aller suivre une formation parce qu’il ne voulait pas suivre une formation d’un niveau inférieur à son diplôme bac +5, et parce qu’il se disait aussi, que s’il était au chômage, c’est parce qu’il n’était peut-être pas au bon endroit.

    Le chômage m’a amené jusqu’en Angleterre parce que je me disais que peut-être en France, je n’étais pas au bon endroit. Quand je suis arrivé là-bas, ce que j’ai cherché, je n’ai pas trouvé. C’était des moments difficiles… vraiment très difficiles! Je ne savais vraiment plus quoi faire…

    Aujourd’hui son regard sur sa formation a changé car comme il le souligne, « un moment donné dans la vie, fais ce qui te permet d’avoir du boulot. On m’a reproché d’avoir fait une formation d’un niveau inférieur à bac+2 mais c’est cette formation, qui m’a aidé à avoir du boulot. »


    Danièle-Nicole : Gael, t’est-il arrivé de ne plus postuler?

    Oui il est arrivé un moment où je ne postulais plus du tout; même si mon CV, était toujours en ligne. Au bout de 3 ans j’ai eu à me dire qu’ il n’y avait peut-être plus d’espoir.

    As-tu été encouragé par ton entourage ou y a-t-il eu des moments où tu t’es senti méprisé parce que ça faisait longtemps que tu étais sans emploi ?

    Je dirai méprisé! J’ai été surtout méprisé parce qu’au bout d’un moment, les gens se disent que c’est ta faute. Tu te sens incompris! J’ai été soutenu surtout par des amis proches. Sans emploi, pas marié, ma parole semblait ne plus compter dans la famille.

    Comment peux-tu résumer cette période de ta vie marquée par le chômage?

    Cette période était très difficile et j’ai beaucoup perdu confiance en moi. Avec le chômage tu te sens diminué, comme un moins-que-rien… À la fin de l’université tu es chaud pour trouver du boulot mais les années de chômage, entraînent la perte de confiance en soi. Même si j’ai un travail aujourd’hui, je travaille toujours sur la confiance en soi. J’avais vraiment un manque de confiance en moi quand je me demandais, comment j’allais justifier les années sans travail sur mon CV lors d’un entretien d’embauche. En plus du manque de confiance en soi, cette période a créé en moi des blessures; des blessures liées surtout aux entretiens sans suite.

    Quelle(s) leçon(s) as-tu tirée(s) de cette période?

    La première leçon est qu’il arrive un certain moment dans la vie, où il faut faire ce qui te permet d’avoir du boulot. Je me disais que, je faisais la formation mais je ne savais pas, qu’elle allait être ma porte d’entrée dans le monde professionnel.

    Je dirai ensuite que quand tu as tant désiré quelque chose, plus ça va tarder, après ça peut te dégoûter… Aujourd’hui l’électricité me dégoûte parfois, alors que j’ai cherché pendant longtemps du travail dans ce domaine …

    Enfin, la troisième leçon est qu’il faut faire sa part puis la grâce de Dieu va faire le reste. L’entreprise où j’ai eu mon contrat à durée indéterminée ( mon CDI) m’a embauché alors que je n’avais pas bien répondu à toutes les questions lors de l’entretien d’embauche. J’ai vraiment été étonné qu’elle m’ait attribué le poste. Je me dis que ça, c’est vraiment la grâce de Dieu!

    De la proposition à l’appréciation

    L’interview de la semaine

    26/01/2021

    De la proposition à l’appréciation

    Danièle-Nicole : Depuis qu’on se connaît tu as toujours affirmé haut et fort que tu aimais ton métier d’électricien. Est-ce l’électricité qui te plais le plus dans ton métier, ou ce sont les différentes tâches liées à ton métier qui te plaisent le plus?

    C’est un métier que j’aime beaucoup! J’aime beaucoup l’électricité. J’aime que les gens sachent que je fais de l’électricité par passion. Je ne le fais pas par obligation ni parce que je n’ai pas trouvé mieux. Je le fais parce que j’aime beaucoup ce métier. J’aime d’abord plus d’électricité; puis évidemment les tâches liées au métier d’électricien.

    Y a-t-il une tâche spécifique à laquelle tu fais allusion où c’est plutôt une vue d’ensemble que tu as sur tes principales missions ?

    L’électricité c’est une partie de la science qui a beaucoup de défis. J’aime beaucoup les défis! Les défis de l’électricité sont généralement très complexes. Ce sont des défis qui nécessitent une grande réflexion et qui font qu’on peut passer jusqu’à trois jours au même endroit. Quand nous sommes face à un problème d’électricité, quand nous sommes face à un projet électrique, je me réjouis encore plus! C’est vraiment ce genre de défis qui font que j’aime davantage ce métier.

    Tu t’es tourné vers l’électricité après avoir eu à échanger avec ton père. T’a-t-il suggéré de devenir électricien parce que tu avais du mal à choisir le métier que tu voulais faire ?

    Après ma deuxième année secondaire, je suis allé en troisième des humanités. Chez nous au Congo tu es obligé de choisir une option quand tu arrives à ce niveau-là. C’est dans ce contexte que j’ai eu à échanger avec mon père. Il m’a dit : « Entre la math-physique et l’électricité tu préfères quoi ? »

    Sans trop réfléchir, j’ai choisi l’électricité. Mon père a apprécié mon choix en me disant que c’est ce qu’il m’aurait aussi suggéré. Il voulait que je devienne électricien parce que j’étais fort en mathématiques et surtout, parce que je pouvais créer mon entreprise si je ne trouvais pas de travail à la sortie de l’école.

    Après l’avoir écouté, t’es-tu contenté de ses arguments pour valider le choix de ton option; ou as-tu pris un temps de réflexion avant de te décider par la suite?

    J’ai aussi réfléchi! Je me suis dit que je voulais bel et bien faire un métier professionnel lié à la pratique. En plus avec l’électricité j’allais suivre mes études en restant dans la même ligne jusqu’au bout. J’aurai donc commencé bas, pour finir plus grand.

    Ton choix mûrement réfléchi, tu as débuté ton option en électricité. Quelles étaient tes premières impressions ? As-tu apprécié l’électricité dés tes premiers cours ou c’est au fil du temps, que cela s’est fait ?

    J’ai commencé à faire et j’aimais ça comme ça! Je n’avais pas de raisons de continuer mais je continuais à le faire… Plus je le faisais, plus j’apprenais des choses, plus j’appréciais… C’est comme ça que j’ai vraiment commencé à aimer ça!

    Au final, combien d’années d’études as-tu faites en électricité ?

    J’ai fait 10 ans! J’ai fait pratiquement de la troisième année des humanités à la fin de ma licence. Ma découverte de l’électricité m’a conduit jusqu’ici et je ne regrette pas !

    Jus de gingembre : 12 recettes

    L’interview de la semaine

    12/01/2021

    Jus de gingembre : 12 recettes

    Interviews de douze personnes pour découvrir leur recette de jus de gingembre

    Tangawisi en RD Congo,

    Tangawise au Burundi,

    Ndjidja au Cameroun,

    Gnamencoudji ou Lemeruji au Burkina Faso,

    Ginger ou djinger au Sénégal,

    Gnamencoudji ou gnamencou en Côte d’Ivoire,

    Tangawisse au Congo … 

    Tant d’appellations pour le jus de gingembre, tant de recettes pour le faire!

    DOUZE RECETTES


    Voici ma recette : 

    _ Du gingembre selon le nombre que tu voudras,

    – du sucre vanillé,

    _ du sucre blanc ou roux,

    _ du citron (deux ou trois selon la quantité),

    _ un peu de jus d’orange si tu ne veux pas que ça soit trop piquant

    _ Découpe le gingembre et mets-le dans le mixeur.

    _ Après tu le trempes dans l’eau et tu tournes. Utilises ensuite une passoire pour récolter le jus.

    _ Écrase le tamarin et rajoute-le au jus. 

    _ Presse le citron et rajoute son jus au gingembre.

    _ Ajoute le sucre vanillé, et mélange.

    _ Si tu trouves que c’est trop piquant, mets du jus d’orange.

    ,_ Sucre avec du sucre blanc ou roux


    On écrase le gingembre avec un peu de piment.

    Après tu mets de l’eau selon ta convenance et aussi du sucre. C’est tout !


    _ Après avoir lavé le gingembre, tu peux laisser dans l’eau pendant des heures pour être sûr qu’il n’y a plus de sable ou de saleté.

    _ Tu mets dans un mortier pour piler jusqu’à ce que tout soit écrasé. Tu peux aussi utiliser un mixeur pour écraser.

    _ Prends ensuite la pâte obtenue et verse-la dans un récipient contenant de l’eau. Si tu veux ton jus piquant, ne mets pas beaucoup d’eau.

    _ Passe le tout dans une passoire pour recueillir le jus.

    _ Ajoute l’arôme vanille ou le sucre vanillé.

    _ Sucre selon ta convenance.

    Hélène Galia : Hydrogéologue

    L’interview de la semaine

    06/10/2020

    Hélène Galia : Hydrogéologue

    DN.Blessing : La dernière fois que nous nous sommes rencontrées, au mois de février dernier, vous m’aviez brièvement parlé de votre métier dont j’ignorais l’existence. J’ai fait quelques recherches pour préparer notre interview mais je ne suis pas allée en profondeur, parce que je voulais en apprendre davantage sur les réalités du terrain, au cours de notre échange. Il est indiqué sur votre site internet www.hydrogeol.com , que vous êtes hydrogéologue depuis 2001. Quelles sont les raisons qui vous ont conduite à devenir hydrogéologue ?

    Hélène Galia : C’est un choix par défaut. À la sortie de mes études de géologie je voulais faire plein de choses mais surtout pas d’hydrogéologie, parce que les modules s’étaient pas très bien passés. Le fait est que la recherche de travail a été un peu compliquée et le premier emploi qui m’était proposé était un emploi d’hydrogéologue. J’avais les compétences mais pas l’envie; donc, j’y suis allée quand même !

    Au final, la passion est née ?

    C’est ça !

    Quels sont les métiers qu’on peut faire après avoir obtenu un diplôme en géologie?

    Plein de choses! On peut travailler dans la géotechnique donc, tout ce qui est lié au calcul des fondations des bâtiments, et pour faire de la recherche pétrolière ou minière. En travaillant en hydrogéologie, on peut travailler dans les administrations, être en sites ou en bureaux d’études bien sûr.

    Vous avez aujourd’hui 19 ans d’expérience. En 19 ans d’expérience quels constats avez-vous faits sur l’évolution de votre profession? De nos jours, les clients particuliers et professionnels cherchent de plus en plus à respecter l’environnement. Avez-vous par exemple constaté une augmentation du nombre de clients exigeant un travail fait avec du matériel plus écologique? Quels constats avez-vous faits sur le terrain?

    * La suite dans la vidéo

    L’expo de Stan

    L’interview de la semaine

    08/09/2020

    L’expo de Stan

    Stanley LOUIS, de son surnom Stanlouis, est membre de l’équipe de PAPI depuis la saison 3, saison depuis laquelle a été créée la PAPI Team.

    Stanlouis est un photographe professionnel. Ses œuvres sont consultables en ligne sur Instagram @iam_stanlouis et elles le seront en France, du 25 au 27 septembre 2020, au centre culturel Kale Be Beat situé au 15 quai du Square 93200 Saint-Denis. 

    Tout photographe a une signature que ça soit en fonction de la préférence de ses plans, du sujet de ses photos, ou du message qu’il exprime, par ses créations, par ses expositions.

    Qu’en est-il de Stanlouis ? Quel photographe est-il ?

    “ Je suis intéressé par la photographie depuis un bon moment; cela fait près de dix ans. J’ai toujours été attiré par une photographie qui se démarque de ce que les gens autour de moi pratiquaient. Mon style photographique se réclame poétique, artistique et esthétique. Celui-ci tourne autour de l’identité et de l’intimité. C’est de toutes ces prétentions, que se constituent, l’essentiel de mon univers et de ma pratique photographique.”

    Sur l’affiche, on voit un cintre. Bien souvent, lorsqu’on parle de chambre, lorsqu’on veut mettre en lumière le thème de la chambre, on pense au lit, à la table de chevet, à la literie,…mais pas à un cintre! Le cintre renvoie bien souvent l’image du pressing, de tout ce qui a attrait au vestimentaire. En plus avec l’engouement pour les dressings, la chambre et le dressing sont de nos jours, bien souvent, deux pièces bien distinctes. Il est donc possible de ne trouver aucun cintre dans une chambre. Je trouve que le fait de mettre en avant cet objet généralement caché dans une armoire, cet objet qui passe souvent inaperçu dans une chambre, suscite la curiosité et donne envie d’aller voir ton exposition parce qu’on se demande quel autre objet inattendu, sera mis en lumière dans  tes photos.

    Est-ce toi qui as choisi la photo de ton cintre pour ton affiche ?

    – D’entrée de jeu, c’est un projet que je porte depuis environ 2 ans. Pour être précis, c’est depuis février – mars 2018. J’ai toujours joué avec la question d’intimité depuis ma première photo pour le projet. C’est quelque chose qui m’interpelle et je pense, qu’elle est difficile à cerner. La photo sur l’affiche, c’est mon choix, et c’est, l’une de mes préférées ! Certains diront qu’elle renvoie à l’aspect minimaliste, d’autres pensent que c’est d’une légèreté ou que c’est un appel à la curiosité …  Moi je crois que la poésie est partout et en tout. Il suffit de savoir comment la trouver.  Dans cette expo on va retrouver de la poésie. Je ne cesse de parler de poésie parce que je pense que c’est l’une des choses, qui peut réconcilier l’humanité. 

    Dans l’expo on retrouvera des linges, du corps, etc. Il faut venir! ????

    Le nom de ton exposition ROOM_IN a attiré mon attention. À travers ton exposition on va rentrer au cœur de ta chambre, au cœur de  ta « ROOM ». C’est peut-être pour ça que tu as donné le nom  » ROOM_IN ». De l’anglais « ROOM » qui signifie  » chambre » et « IN » qui peut se traduire par « dans »,  » à l’intérieur de ». En même temps, on peut aussi penser, à l’expression courante  » être in », pour dire être tendance, être à la mode.

    As-tu choisi ce nom juste pour annoncer le ton de ton expo, juste pour annoncer qu’on allait rentrer dans l’univers de ta chambre ? Pourquoi ce nom ?

    – L’expo c’est un appel à pénétrer mon intimité. C’est une façon de déconstruire en quelque sorte, le regard stéréotypé par rapport à l’art et la poésie.

    J’ai choisi le titre ROOM_IN parce que je n’avais pas trouvé d’autres titres ou quoi que ce soit, pour élucider ce que je voulais vraiment faire. J’ai trouvé que c’était cool et que c’est en lien, avec mes prétentions et mon travail en lui-même.

    Dans l’annonce de ton exposition, il est dit que tu nous amènes à nous poser la question de l’intimité, et à découvrir, la personnalité de l’artiste que tu es. Est-ce que ce sont vraiment des objets que l’on trouve dans ta chambre ou c’est une mise en scène? Est-ce que c’est ta personnalité que tu veux révéler à travers ces objets qui se voudraient tiens ?

    – C’est une partie de moi, c’est ma personnalité. Il y a de la mise en scène mais les objets sont réels. Ils sont la continuité de ma personne.

    Quand j’étais encore à l’école, au cours d’arts plastiques, lorsqu’on analysait une œuvre et qu’on disait ce qu’on pensait de la personnalité de l’artiste, les réponses dans la classe étaient vraiment très différentes! En disant que par ton exposition on va en apprendre plus sur ta personnalité et que l’analyse de chacun sur tes œuvres peut différer, il est fort possible qu’on t’attribue une personnalité, radicalement opposée à celle que tu as ! Tu me diras, l’analyse de l’art est très subjective et qu’on n’a pas la même sensibilité artistique. Néanmoins, j’aimerais savoir, pourquoi tu as osé faire cette mise à nu pour y révéler une partie de ta personnalité ?

    – Ce qui est important, c’est mon désir de ramener les gens dans mon intimité. L’art doit être choquant ! J’aime bien ce qui choque, c’est l’essence de ma personne. J’aime aller à contre-courant, j’aime remettre en question, j’ai la parole libre! C’est ce qui me définit !

    ROOM_IN est-elle ta première exposition ?

    –  Non!  J’ai déjà fait des expos mais c’est avec d’autres artistes. Le travail photographique qui m’a marqué, c’était en Haïti en 2016 ou 2017, avec une association qui voulait sensibiliser sur le patrimoine culturel immatériel. J’ai contribué à la réussite de ce projet, j’avais plusieurs de mes photos qui étaient aussi exposées. ROOM_IN sera ma première “solo exhibition”.

    Y a-t-il un photographe expérimenté qui t’a épaulé pour préparer ton exposition ?

    – Pour ce présent travail, j’ai eu le regard critique de Claude Pauquet, sur certaines photos. Il est photographe à Poitiers. J’ai suivi avec lui, un workshop sur la photographie esthétique.

    Enfin, pour en apprendre plus sur le photographe que tu es, on va revenir sur la naissance de ta passion pour la photo. Comment est-elle née ? Est-ce que c’est après avoir été à une exposition ? Est-ce en ayant vu une photo? Est-ce après avoir testé un appareil photo ?

    – J’ai toujours été dans des petits espaces où il y avait des images exposées ou des photos. L’influence, pour être plus clair, je l’ai surtout eue dès ma première année de licence. Il y avait une bibliothèque proche de la fac, je la fréquentais, et j’ai eu l’opportunité de rencontrer des photographes intéressants. Là-bas,  j’ai essayé de me construire, photographiquement. (Rires).

    Je passais aussi du temps à lire des livres et à regarder des catalogues de photos, qui étaient disponibles dans la bibliothèque. J’ai failli abandonner mes études universitaires pour me lancer dans la photo mais, ma mère, était trop stricte ! Je ne pouvais pas! Aujourd’hui, je suis quand même fier parce qu’à côté de la photo, j’ai déjà un bac + 5 en patrimoines et musées.

    Bisous à ma mère 🙂

    De Ecuador a España

    De Ecuador a España

    25/08/2020

    Interview de la semaine de mon amie Madeleyne qui est la correspondante de PAPI en Équateur. Madeleyne parle uniquement espagnol. Par conséquent, notre interview de la semaine est en espagnol.