L’interview de la semaine
05/08/2024
LE PARCOURS D’ALEXANDRE : Du jeu d’enfance à la carrière professionnelle
Des centaines de personnes exercent le même métier pour des motifs différents. Le parcours professionnel de chacun ne se limite pas fort heureusement, au parcours scolaire.
J’ai grandi dans une maison à la campagne. Mes parents avaient une bonne situation financière. Très vite, je me suis intéressé aux voitures et aux jeux vidéo. Ce sont mes deux passions qui se sont alimentées l’une par l’autre.
Alexandre
Danièle-Nicole : À quel âge as-tu commencé à t’intéresser aux voitures et aux jeux vidéo?
Alexandre : Aux environs de trois ans à peu près. J’ai encore une photo de moi à trois ans derrière un volant qui permet de conduire de façon plus réaliste sur les jeux vidéo.
Est-ce que tu t’intéressais aux voitures uniquement dans l’univers virtuel des jeux vidéo ?
Non pas du tout! J’ai appris beaucoup de choses sur les voitures! J’apprenais plein de noms de voitures, j’apprenais par cœur des circuits comme celui de Monaco. Plus tard, j’ai même appris celui du Nurburgring Nordschleife, qui est généralement reconnu comme le circuit le plus compliqué du monde.
Avec une telle passion pour les voitures, as-tu passé ton permis dès que tu as eu tes 18 ans?
Non, malheureusement je n’avais pas d’argent, et la situation financière de mes parents s’était dégradée. C’était un peu dur à accepter pour moi, sans que je leur en veuille pour autant. Je voyais mes amis obtenir leur permis grâce à leurs parents qui pouvaient le leur financer. Je garde en tête que j’ai eu la chance d’avoir des parents qui ont toujours été là pour moi, qui m’ont logé, nourri très convenablement et même payé mes études !
À quel âge as-tu finalement eu ton permis?
Je l’ai eu tard à 21 ans… Mais finalement je suis assez fier parce que je me suis payé le code et le permis tout seul, une fois que j’ai commencé à travailler.
Est-ce que tu as pu avoir une voiture quelques temps après l’obtention de ton permis?
Oui j’ai eu ma voiture rapidement. Un pote m’avait prêté de l’argent que j’ai très vite remboursé.
Toi, l’habitué aux conduites folles par simulateur, est-ce que tu conduisais très vite quand tu as eu ta voiture? Comment était ta conduite en tant que jeune conducteur?
Je sortais avec ma voiture, souvent juste pour rouler; quand l’essence était encore abordable. J’allais rouler sur les routes de campagne, j’adorais prendre des virages. Mais bon, j’ai parfois pris quelques risques inutiles avec la vitesse. C’est un peu le problème de ce genre de passion malheureusement. D’ailleurs j’ai quand même eu un accident, « heureusement » tout seul avec ma voiture, au bout d’un mois de permis; ce qui me fait rire aujourd’hui. C’est d’ailleurs le seul que j’ai eu jusqu’à présent. Je croise les doigts pour la suite.
Tu es passionné de voitures et passionné de jeux vidéo. Aujourd’hui tu travailles dans le milieu des jeux vidéo. Comment appelle-t-on le poste que tu occupes actuellement?
Je suis Dev Tester 3C sur un jeu de course. Dev Tester, c’est un métier qui consiste à tester, à expérimenter et à conseiller les designers du jeu. Je suis également en charge du rapport de bugs et du traitement de ces derniers reportés par les équipes Quality Control, principalement sur la partie 3C du jeu. 3C ça veut dire : character, camera, controller.
- Character : personnage, qui finalement dans mon cas sont des voitures, motos, avions et bateaux.
- Camera : le comportement des caméras du jeu.
- Et Controller : les manettes qui incluent aussi les volants du jeu.
J’effectue mes tests pour les supports PC, PS5, Xbox Series, PS4 ou encore Xbox One.
Est-ce que lorsque tu postulais pour ce poste tu l’as fait par rapport à ta passion, ou par rapport aux compétences que tu avais?
Les deux. Comme j’ai joué aux jeux de course pendant l’entièreté de mon existence, en en testant le maximum possible des jeux différents, je me suis formé tout seul sans le savoir. De plus, j’ai eu quelques expériences dans la vente automobile qui m’ont permis de conduire de nombreux véhicules dans la vraie vie. Pour moi, il est donc totalement possible et extrêmement intuitif de se former à travers ses passions, et de finir par en faire son métier.