Guillaume Mordacq
Photographe animalier
27/03/2019
Passionnée de photos, je me suis dit que ça serait super de concilier ma passion pour la photo, avec celle pour l’interview! C’est alors que je me suis mise à rechercher sur Facebook, des pages de photographes.
La page Facebook de Guillaume Mordacq nommée Guillaume Mordacq – Photographe animalier a attiré mon attention.
Autant ses photos en noir et blanc m’ont interpellée, autant je l’ai été par l’intitulé de sa page. Pourquoi ces photos en noir et blanc? Quelle est la particularité d’un photographe animalier?
L’INTERVIEW DU 27 MARS 2019
DN.Blessing : En général, on fait des recherches sur un métier avant de faire une interview avec une personne qui exerce ce métier mais, j’ai voulu procéder différemment! Je vais donc par notre échange en apprendre plus sur votre métier 🙂 avant de faire des recherches sur ce dernier 🙂 Cela vous convient-il comme objectif d’interview?
Guillaume Mordacq : D’accord, on peut procéder comme cela. Ça me convient.
Super 🙂 Pour commencer, pouvez-vous me présenter brièvement votre métier ?
Pour commencer, je travaille sous le statut d’auteur photographe. La particularité de ce statut implique une grande liberté dans la manière de concevoir la photographie, mais aussi beaucoup de contraintes.
Grande liberté dans le sens où l’auteur photographe vend les photographies qu’il conçoit et ne répond pas à un donneur d’ordre. Le client achète le produit que l’on lui vend.
L’inconvénient est de ne pas pouvoir répondre à des appels d’offres ou de faire de la prestation photo.
C’est une activité qui peut s’effectuer à plein temps, tout comme en auto-entrepreneur.
Par votre statut, vous avez la liberté de concevoir la photographie. Est-ce cette liberté qui vous permet de vous définir comme photographe animalier parce que vous faites particulièrement des photos d’animaux, ou vous a-t-il fallu suivre une formation spécifique auprès des animaux?
J’ai beaucoup de mal avec le titre de photographe, car aujourd’hui plus que jamais, nous sommes tous devenus des photographes avec l’avènement des réseaux sociaux. L’image n’a jamais autant été abordable, le goût pour la photographie n’a jamais été aussi développé et je pense que, la créativité est essentielle pour se démarquer et attirer l’attention sur un travail photographique.
La photographie animalière est particulière, car le rapport au modèle est complètement différent. Il y a une grande part de spontanéité. Je n’ai jamais suivi de formation photographique académique, mais j’essaie de me nourrir du travail des nombreux photographes pour chercher de nouvelles idées et tenter de nouvelles approches pour réaliser mes clichés.
L’une de vos particularités, à en voir vos photos sur votre page Facebook Guillaume Mordacq – Photographe animalier est le noir et blanc. Pourquoi avoir opté pour des photos uniquement en noir et blanc? Est-ce pour faire ressortir des détails tels que ceux de la main de l’animal ( est-ce un gorille?) dans la photo de couverture de votre page Facebook?
Le « goût » du noir et blanc n’a jamais vraiment été une intention réfléchie. Il m’a paru presque évident. Si l’on prend la photo emblématique de Robert Doisneau, le noir et blanc fait ressortir de l’émotion, ne laisse pas indifférent, et on la garde en mémoire, ne serait-ce que quelques bribes.
J’essaie de marquer l’œil à travers mes photos, marquer une différence avec un noir et blanc particulier, pour que l’on n’oublie pas ces animaux qui malheureusement peuvent disparaitre prochainement ou dans quelques décennies.
Certains animaux ont des caractéristiques qui leur sont propres ou qui nous sont similaires (comme la photo de la main d’un macaque de Tonkéan). Ce sont des détails assez amusants à travailler, avec un peu de patience.
Ne faites-vous que des photos d’animaux dans la nature ou faites-vous aussi des photos d’animaux dits de compagnie à l’instar du chat, du chien, du hamster…?
La très grande majorité de mes photos est réalisée en parc animalier, ou au zoo pour être plus direct.
À l’heure actuelle, ce sont les seuls lieux publics où l’on sensibilise la population au risque de disparition de nombreuses espèces animales, et j’y suis particulièrement sensible.
La photographie animalière en parc animalier est parfois mal considérée dans le milieu de la photo, où l’on préfère par exemple les photographies de lion en pleine savane africaine (moi le premier), comme le célèbre Scar du Masai Mara.